FOSDEM, ou Free Open Software European Meeting est un événement particulier auquel j’ai participé plusieurs années (notamment 2008 et 2016). Il regroupe un nombre incalculable de geeks en tous genre, mais dans le milieu de Logiciel Libre. Vous savez, des logiciels tels que Firefox, VLC, LibreOffice et j’en passe !

À mon sens c’est toujours une occasion de découvrir de nouvelles choses, de rencontrer du monde et de manger des frites belges, de la bière belges, des gauffres, etc. Jusqu’à maintenant, je me sentais très à l’aise dans cet endroit, j’avais l’impression d’être chez moi, de ne pas être un alien qu’on montre du doigt constamment.

Le miroir a été placé différemment, la caméra changée de place, c’est dur.

Personne assise dans un champ de céréale en train de regarder une ville et le ciel au dessus

Photo trouvé sur le profil d’Allegra Imhoff sur Flickr sous licence CC BY NC SA 2.0.

Terre d’atterissage

FOSDEM accueille plus de 5 000 geeks (bon OK, ça se calcule), plus de 350 conférences, c’est gigantesque. Tout cela se déroule à l’Université Libre de Bruxelles. L’événement étant devenu de plus en plus gros, il s’étale sur plusieurs bâtiments, c’est réellement un espace d’atterissage pour ces geeks venus des quatres coins du Globe, oui oui du Globe ! (pourquoi j’écris Globe avec un G majuscule, va savoir…).

Cet étalement apporte des contraintes :

  • obligation de bouger en permanence pour suivre les conférences
  • on « perd » des conférences car il faut calculer le temps de déplacement, on ne peut pas tout suivre
  • on se fatigue rapidement et on retient bien moins les éléments des conférences
  • on rencontre plus de personnes en route, mais on discute moins car on veut absolument aller à la conférence…
  • quand on a une pause entre 2 conférences, quand l’événement était plus petit, on parcourait les stands de différents projets. Et on s’impliquait plus dans des conversations. Là les stands sont excentrés par rapport aux bâtiments de l’événement
  • le nombre incalculable de geeks est si énorme qu’on a peu de chance de trouver une place dans la salle intéresante qu’on veut. Du coup on se retrouve à suivre la conférence en “live” sur le site Internet. Alors qu’on est à 2 mètres de la port de la conférence. Plus geek que ça, tu meurs… Autant rester chez soi

Terre d’accueil, mais assez désagréable à mon sens. Serais-je aigri par la vie, les geeks, l’informatique et le Libre en général ? Mais ce n’est pas que des histoires d’espace.

À des galaxies de là

L’espace s’étend à chaque instant, les distances entre chacun des éléments aussi. Mais pas de manière égale. Depuis 2008, à FOSDEM on retrouve une aspiration, un engouement tout aussi fort autour du Libre, mais ça part dans tellement de directions qu’on se sent comme un grain de sable dans un désert. Oui, adieu mes rêves de conquête du monde et d’être adulé par des millions d’hommes et de femmes. Mais je m’égare, comme souvent.

En me baladant sur ces terres remplies d’aliens, je me suis rendu compte que l’espèce a évolué. On rencontre désormais bien plus de femmes dans l’événement - c’est positif je suppose. Mais aussi et surtout de plus en plus d’adolescents. D’enfants qui accompagnent les parents. De personnes intéressées par les différentes machines qu’on apporte. Des communautés autour des réseaux sociaux, de bric à brac divers, d’imprimantes 3D, etc.

Et c’est merveilleux. Et moi - personnellement moi-même qui suit égoïste - je me retrouve seul. Un vide total. Je n’appartiens pas à cet événement, je n’y apporte rien. Je prends des choses mais n’ait plus rien à y faire ou donner. Cette année, si j’avais été chez moi à suivre en live les conférences, non seulement j’en aurai vu plusieurs à la fois, mais aussi bien plus.

Que reste-t-il en ce cas ?

Expérience à caractère humain, au milieu d’aliens

Loin de moi l’idée de penser à des humains qui évoluent à travers une bande d’aliens, mais on est vraiment pas loin…

Cette année j’ai eu la chance de faire chauffeur accolyte d’une propriétaire d’une voiture de 9 places. Et donc un joyeux groupe de 8 personnes s’est rendu à FOSDEM par la seule force de mes pieds (et surtout du carburant de la voiture) !

Finalement ce qui a été important était plutôt le voyage, la découverte de nouvelles personnes, de nombreuses discussions avec elles et une bonne humeur émanant de personnes qui n’avaient jamais été à un événement aussi grand que celui-ci.

Cet article m’en est témoin, c’est la seule chose que cet événement m’aura apporté. L’année prochaine il serait étonnant que je vous rapporte un article à ce sujet.

Je vous invite à aller à FOSDEM l’année prochaine pour vous rendre compte par vous-même de l’effervescence autour du Libre qui y règne. C’est magique. Au début. Et quand on y trouve une place. Je passe mon tour.

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