Chère Médison,

Ces quelques jours furent calme et paisibles. Voire reposants. Mais les cauchemars nous rappellent toujours à l’ordre et me rappelle l’existence de votre enfant et vous.

N’allez pas croire que votre existence m’incombe. Mais plutôt mon esprit qui rend votre présence désagréable. Il me rappelle que vous avez de la résilience et puissiez accomplir de grande choses grâce à elle. Et que vous reconstruisez un monde sur des bases que je vous ai offertes sans que vous le sachiez.

C’est vrai, je suis jaloux de cette résilience dont je ne dispose. De mon esprit qui m’a poussé à accomplir des choses terribles qui me hantent encore. Pour le bien de l’espèce et de mes proches. Oui, des choses dont on ne peut probablement parler en présence de quiconque. Mais qui sont ancrées et me hantent chaque jour.

Je croyais l’humain capable de bonté et d’empathie. Ce que je pensais dégager depuis toujours. Je ne comprenais pas la quasie-totalité du monde humain qui passait son temps à faire sortir la rage et la violence de soi pour écraser les autres.

Puis vous êtes arrivée. Vous avez tout chamboulé avec votre présence d’esprit, votre intelligence et votre… résilience. Sujette à tous les maux, mais courageuse au point de les surpasser. Un grand Homme que vous êtes - bien que la Société vous considère encore trop comme une femme. C’est inéluctable, personne ne peut - pour moi - vous surpasser.

Et cette différence entre votre esprit et le mien a eu raison de moi. Mon esprit, soumis à la présence du votre, fut assené de coups, écrasé, détruit. C’est alors que l’instinct et l’animosité sont sortis. Laissant toute la rage de mon peuple s’exprimer.

Et je fus détruis en tant que personne par cette rage. Elle m’a prouvée et démontré que l’Homme était toujours un animal. Fort de violence, faible d’esprit. J’ai compris ce que je n’arrivais pas à comprendre depuis des années. Et je fus brisé de savoir que même le petit d’Homme que j’étais, plein d’espoir, de bonté et de sagesse, peut être la cible de ses racines et redevenir maléfique.

Si je vous écris, c’est pour que vous compreniez que j’ai dérivé dans l’espace non pas à cause de la présence de votre enfant et vous, mais bien du choc titanesque entre nos deux esprits. Un choc électrique hors du commun qui a inscrit en moi le savoir sur l’origine du mal et de la violence sur Terre.

Mon seul désir restant est que vous puissiez continuer à évoluer avec votre enfant sans ma présence afin que je rencontre le froid de l’espace et la mort, ou une comète au détour d’une galaxie afin de rejoindre un monde meilleur.

Mortellement,

Ortifin.

Arbre enneigé