Croissance et fluctuation
NB : Il s’agit de la croissance économique, donc celle du PIB à ne pas confondre avec la croissance de l’entreprise.
I / Definitions
“La croissance est l’augmentation soutenue pendant plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimensions, pour une nation le produit net global en termes réels.” selon F.PERROUX
Déflation = recul de l’économie, PIB qui diminue … ??
Croissance :
La croissance est différente du développement. La croissance est quantitative alors que le développement est qualitatif.
“Le développement est le passage d’un système économique à un autre système économique” selon PERROUX.
Développement :
Le développement est une transformation des structures démographiques, économiques et sociales qui accompagnent la croissance.
Il faut noter :
- L’aspect structurel (industrialisation, urbanisation, salarisation)
- L’aspect qualitatif (transformation des mentalités et des comportements)
Expansion :
L’expansion est la phase ascendante du cycle économique caractérisée par l’augmentation du volume de la production et de la demande pendant une courte ou une moyenne période.
Des phases successives d’expansion peuvent être entrecoupées de périodes de stagnation ou de récession ; lorsque l’on passe à la longue période, nous n’analysons plus l’expansion mais la croissance.
L’expansion est un phénomène conjoncturel.
Le progrès :
Au sens général, la notion de progrès est à double dimensions :
- Une dimension quantitative, c’est à dire l’action d’avancer
- Une dimension qualitative : amélioration de quelque chose
Le progrès suppose que la société, tout en se développant, évolue vers le mieux être. En réalité, rien n’assure que le progrès économique (accroissement des richesses, progrès techniques, productivité, etc) entraîne mécaniquement le mieux être.
II / Les composantes de la croissance
Les entreprises produisent en général parce qu’il existe une demande solvable qui va absorber cette production. Cette demande est composée de la demande intérieure et de la demande extérieure.
La demande intérieure est constituée par la demande de consommation des ménages (qui est fonction de leur revenu disponible), la demande des entreprises (=l’investissement, qui dépend notamment du taux de l’intérêt) et la demande des pouvoirs publics (qui dépend des équipements collectifs …).
La demande extérieure est constituée par les exportations.
La demande intérieure contribue à la croissance alors que l’offre extérieure (=importations) viennent en déducation de la croissance.
III / Les fluctuations de la croissance
La croissance fluctue selon Schéma Doc 3 p86.
L’irrégularité de la croissance conduit à des cycles. On distingue, outre les cycles saisonniers (bâtiments, jouets) et agricoles, on distingue trois cycles principaux :
- Le cycle KITCHIN : sa durée est de 3 ans et son principe explicatifs est la variation des stocks et cette variation atteint toutes les branches.
- Le cycle de JUGLAR : sa durée est de 6-10 ans, son principe explicatif est l’investissement, et ce cycle est dans tout les pays capitalistes de façon simultanée.
En phase ascendante, l’augmentation croît pour répondre à la demande. En phase descendante, l’investissement est stoppé et ceci entraîne la récession.
- Le cycle KONDRATIEFF : le cycle KONDRATIEFF est lié aux innovations majeures (exemple : l’informatique).
Comment mesure t on la croissance ? :
La mesure de la croissance économique nécessite un indicateur et il est courant d’utiliser la variation du produit intérieur brut. En effet, pour mesurer la croissance de l’activité, il est impossible d’utiliser la simple agrégation des productions des firmes : cela reviendrait à compter plusieurs fois les biens utilisés sous forme de consommation intermédiaire. Pour éviter ce biais, il convient de s’appuyer sur la somme des valeurs ajoutées et non les chiffres d’affaire. Par ailleurs, le PIB est un critère d’intériorité : il ne tient ainsi compte que des firmes présentes sur le territoire national, quelque soit leur nationalité.
D’autre part, dans la pratique, le PIB est calculé au prix du marché, il convient donc de l’augmenter du montant de la TVA et de le diminuer des subventions aux importations. Pour tenir compte de l’intervention de l’Etat et de son poids dans la création de la valeur ajoutée, depuis 1997, le PIB tient compte à la fois de la production marchande et de la production non marchande.
Enfin le PIB est qualifié de brut lorsque l’on a pas enlevé les amortissements des charges fixes.
Les facteurs de la croissance :
Au sein de la firme, la production est réalisée grâce à un certain nombre de facteurs. Même si ces derniers sont très nombreux, il est d’usage de les regrouper sous deux grandes catégories : le capital et le travail. Le premier regroupe tout les types de travail :
- Non qualifié
- Qualifié
- Spécialisé
Le second regroupe à la fois le capital au sens propre :
- Les machines
- Les locaux
- Le capital circulant (matières premières, énergie).
La transposition de cette fonction micro - économique au niveau macro - économique a permis à de nombreux auteurs, notamment Robert SOLOW (aux EU), CARRE-DUBOIS-MALLINVAUD (en FR), de mesurer l’impact de ces facteurs sur la croissance économique. Leurs études les ont amenés à conclure que les variations de ces seuls facteurs ne contribuaient à expliquer que moins de 50% de la croissance du produit. Plus précisément, la contribution du capital à la croissance serait de 30% et celle du travail serait de moins de 15%. Comme nous le constatons, plus de la moitié de la croissance reste inexpliquée de la variation des facteurs capital / travail, comme s’il existait un facteur résiduel non trouvé, exogène (ce facteur est le progrés technique).
Quel est le rôle du progrès technique ? :
Ce tiers facteur, comme on l’appelle parfois, est courramment appelé progrés technique. Sous ce vocable relativement vague on retrouve tout les facteurs permettant d’augmenter la production sans pour autant augmenter la quantité de facteurs de base. Son aspect résiduel (il explique tout ce que les variations en volume du capital et du travail n’expliquent pas) lui a valu le nom de résidu de SOLOW (prix NOBEL). Cette manne(=bienfait) tombée du ciel permettant d’augmenter la production sans employer plus de facteurs a fait l’objet dans les années 80 de nombreuses études de la part d’économistes qui ont voulu l’expliquer, c’est à dire la rendre homogène (économistes LUCAS, ROMER, BARAUD, etc …).
La définition du progrés technique :
Le progrés technique sera défini comme l’ensemble des innovations qui entraînent une transformation ou un boulversement des moyens et ou des méthodes de production de l’organisation du travail, des produits, des marchés, ou encore des structures de l’économie.
La vision autonome d’un progrés technique résiduel laisse peu à peu la place à une vision intégrée d’un progrés technique endogène (donc expliqué). Ce dernier serait incorporé aux facteurs de production en augmentant leur productivité, il permettrait d’accroître le volume du PIB sans avoir recours à plus de facteurs de base. Recherche, éducation, formation, polyvalence, infrastructure, sont autant d’éléments améliorant la capacité des facteurs à produire de la richesse.
DOCUMENT 4 p87
Externalités :
Il y a externalité ou effets externes lorsque l’activité d’un agent a des répercutions sur l’utilité ou le profit des autres agents sans qu’il y ait transaction sur le marché.
Ces externalités sont positives si l’effet externe est positif. Ex: La recherche/développement d’une entreprise peut être à l’origine de l’innovation d’une autre entreprise.
Dans le cas contraire il y a externalité négative. Ex: La pollution, le bruit, etc …
Crise économique :
Il y a crise économique quand l’offre est pléthorique(en trop gros volume) par rapport à la demande. Et cette crise se répand de proche en proche.
La crise peut se déclencher dans un secteur ou une branche. Ex: Crise pétrolière (beaucoup de vendeurs sur le marché, et peu de demandes). La crise boursière.
Loi de l’offre et de la demande : “Chaque offre crée sa demande”.